Voitures brûlées: le rendez-vous à risque

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Voiture brûlant lors de la nuit de la Saint-Sylvestre 2011 à Mulhouse.
Voiture brûlant lors de la nuit de la Saint-Sylvestre 2011 à Mulhouse. Crédits photo : Darek Szuster/PHOTOPQR/L'ALSACE

INFOGRAPHIE - 53.000 policiers et gendarmes sont en alerte pour le réveillon de la Saint-Sylvestre alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a décidé de rendre public le nombre de véhicules détruits.

 

Objet de sempiternelles polémiques, le comptage des voitures rituellement brûlées lors du réveillon de la Saint-Sylvestre est relancé. Refusant de «donner le sentiment de se dérober», Manuel Valls persiste et signe en décidant en effet de rendre public le nombre de carcasses calcinées la nuit du réveillon. Cette décision est en rupture avec la politique de ses prédécesseurs, qui refusaient mordicus de dresser un bilan officiel pour «éviter de provoquer tout phénomène de propagation et de surenchère».

 

Locataire de la Place Beauvau en 2010, Brice Hortefeux avait prévenu qu'il n'entrerait pas «dans le jeu de ceux qui tentent de faire du réveillon de la Saint-Sylvestre un championnat de France des voitures brûlées». Ses détracteurs lui avaient alors reproché de «vouloir casser le thermomètre» alors que le ministre n'avait fait que suivre une recommandation de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et de son ancien président, Alain Bauer.

 

«Cette absence de communication est pourtant une très bonne chose, confiait dimanche le criminologue. Scientifiquement, il n'y a aucun sens à cumuler les incendies décomptés par la police, les départs de feu recensés par les pompiers pouvant concerner plusieurs véhicules ainsi que les carcasses récupérées par les services municipaux…»

 

«Je n'accepte pas la banalisation de la violence», martèle de son côté Manuel Valls, qui déploré l'existence de ce «sport national». Si elle n'en détient pas l'exclusivité, la France reste un pays où l'incendie «festif» de voitures le 31 décembre est profondément enraciné depuis plus de quinze ans. Et ce, sans que personne puisse expliquer vraiment cette tradition. Les experts observent juste que le premier foyer a été localisé en Alsace avant de gagner la région parisienne, la Seine-Maritime, les Bouches-du-Rhône et de se propager à travers le pays.

Dispositif exceptionnel

Après six années de hausses consécutives entre 1996 et 2002, passant de 37 à 67 faits pour 100.000 habitants, les flambées de véhicules ont diminué en 2003 et 2004 avant d'atteindre leur paroxysme en 2005 (83 incendies pour 100.000 habitants), marquée par les émeutes urbaines de novembre. Depuis lors, le fléau s'est stabilisé mais à un niveau préoccupant. En 2011, quelque 40 244 incendies volontaires de véhicules ont encore été recensés contre 43 568 l'année précédente. C'est-à-dire une baisse de 7,6 % imputable à un fort quadrillage du pays par les forces de l'ordre.

 

Un dispositif exceptionnel de 53.000 policiers et gendarmes sera déployé sur le terrain cette année. Soit, selon les syndicats, quasiment le maximum de ce que les effectifs en tenue peuvent mobiliser en cette période de l'année. Une attention particulière sera portée à certains secteurs jugés «sensibles» comme la Seine-Saint-Denis ou l'agglomération de Strasbourg, où 800 agents sont appelés en renfort.

 

Enfin, une multiplicité d'arrêtés préfectoraux et municipaux a été prise pour interdire la vente de bidons d'essence ou de fusées d'artifice susceptibles d'être utilisés comme engins incendiaires. Alors que l'hiver 2012 est l'un des plus doux de la décennie, les experts n'excluent pas un retour de flamme des pyromanes.

 


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